73...tournée d'été

J’ai assisté à cette tournée conjointe Sylvie Vartan / Johnny Hallyday l’été 1973.

Je ne me souvenais pas du jour exact, alors j’ai voulu vérifier sur le site officiel qui répertorie scrupuleusement les tournées de Sylvie, avec les dates et les villes.
Et là : stupéfaction. La tournée en question n’est pas mentionnée — ou bien je n’ai pas su trouver.

Toujours est-il que, si je n’ai pas retrouvé le jour précis du concert, mon souvenir est néanmoins resté vivace.
J’y ai assisté à Hossegor, la salle n’était pas un music-hall mais une salle de sport où se déroulent habituellement des matches de pelote basque, et qui s’appelle un « jaï alaï » (prononcer « rail à l’ail », à la basquaise...)
L’acoustique était pour le moins médiocre. Et c’est un euphémisme.

C’est Sylvie qui a commencé. Tour de chant complet, mais sans doute un peu moins long que ceux qu’elle faisait d’habitude.

Après l’entracte, la deuxième partie était dévolue à Johnny.

J’avoue qu’à cette époque, je n’étais plus vraiment un fan éperdu de Johnny, mais j’avais été surpris de le voir interpréter un « vieux » tube de ses débuts, ce qui en ce début des années 70 paraissait sortir du Moyen-âge : « Tes tendres années ».
Avec le recul, c’est amusant de penser que c’est cette chanson-là que reprendra Sylvie vingt ans plus tard au Parc des Princes, a capella, pour célébrer les cinquante ans de Johnny...

À la fin du concert de Johnny, Sylvie revenait sur scène et ils interprétaient leurs duos qui sans doute avaient été le prétexte de leur tournée conjointe.

En écrivant ceci, je constate que je n’ai pas gardé le souvenir des chansons que Sylvie avait chantées en première partie. Je sais que j’avais adoré — forcément ! — mais rien ne m’avait marqué plus qu’autre chose.

La seule chose qui m’était restée, ce sont les acouphènes qui m’avaient sifflé dans les oreilles pendant plusieurs jours après la soirée : la sono de Johnny était forte. Vraiment forte...

En revanche, j’ai un souvenir très précis de « l’après concert ». Par je ne sais plus quelle indiscrétion, j’avais appris que la troupe irait souper à Biarritz, dans un restaurant célèbre du Port des Pêcheurs, appelé « Chez Albert ».

Je m’y étais rendu, et j’avais réussi à me faufiler dans le restaurant sans que personne ne m’ait demandé quoi que ce soit, et je m’étais attablé discrètement dans un coin.
Je suis certain que j’aurais pu me faire servir à manger sans problème, mais je suis peut-être un « fan », mais sûrement pas un pique-assiette.

En espérant trouver la possibilité d'approcher les artistes, j’avais apporté avec moi deux dessins, un de Johnny – qui n’était pas le meilleur que j’aie jamais fait –  et un autre de Sylvie.
J’ai attendu la fin du repas, et j'ai réussi à me les faire dédicacer tous les deux, et même si Johnny me l’a signé gentiment mais de façon un peu désinvolte, Sylvie a pris un peu plus de temps pour le faire, et m’a dit, en me regardant droit dans les yeux, que c’était très joli...

Certes, je n’avais pas dîné, mais j’ai néanmoins quitté le restaurant comblé et ravi.

Henri-Michel