JE PARDONNE ....

Je suis allé faire un tour sur Wikipedia pour me faire une idée de la chose.

Personnellement, je ne connaissais que la version de Sylvie enregistrée sur son album « Georges » de 1977. C'est donc avec un grand intérêt doublé d'une belle surprise que j'ai appris l'existence des nombreuses reprises effectuées par tous ces chanteurs.

Sur la fiche Wikipedia, il est cité beaucoup d'artistes aussi divers que variés qui ont interprété cette chanson.

Hélas, j'ai constaté la « remarquable absence » de Sylvie Vartan dans cette liste...

(Le lien renvoie à la page rédigée en anglais, mais elles sont souvent infiniment plus complètes que leur équivalent français)

Tu as parfaitement raison, Michèle.

Les reprises ont toujours existé, mais ce n’est que depuis quelques années que les gens prennent un air pincé en reprochant aux chanteurs d’en faire.

J’ai le souvenir d’avoir entendu Charles Aznavour dire il y a bien des années de cela que les reprises étaient indispensables : elles permettaient aux chansons de continuer à vivre pendant des années et des années.

Aux États-Unis, il est rarissime qu’une chanson à succès ne soit interprétée que par un seul artiste. Au contraire, elle bénéficie de multiples versions, qui sont aussi diverses que le sont les styles de leurs interprètes.

Il y a aussi un côté ridicule de la part de certains animateurs français qui trouvent merveilleux qu’une chanson française traverse l’Atlantique, quitte à devenir autre chose de très différent là-bas (et parfois moins bien que l’original), mais qui snobent une chanson américaine chantée en français...

Souvenons-nous que nos vedettes dites « Yé-Yé » ont commencé quasiment toutes par chanter en français des adaptations de succès anglo-saxons. Peut-être parce qu’au début des années 60 les compositeurs de notre pays n’avaient pas encore « attrapé le coup » pour écrire ces musiques entraînantes dont « nous » étions tellement friands.

Parenthèse : Édith Piaf, dont on peut dire sans se tromper qu’elle représente le cas typique d’une chanteuse française 100 % pur jus, a elle aussi eu recours à des adaptations. Deux de ses tubes les plus célèbres le sont : « La foule » est une chanson sud-américaine, tandis que « L’homme à la moto » est une composition de Jerry Leiber & Mike Stoller, deux musiciens américains de talent ayant travaillé entre autres pour Elvis Presley.

Si, aujourd’hui, les chansons ne semblent ne devoir appartenir qu’à un seul interprète, il n’en était pas de même ne serait-ce qu’au début de la décennie 60.
Il n’est que de se rappeler que « La leçon de twist » a été chantée aussi bien par Johnny Hallyday, Richard Anthony, Dalida, Eddy Mitchell et les Chaussettes Noires, Danyel Gérard (pour ne citer que les versions les plus diffusées).
Que le très léger « Itsy Bitsy petit bikini » l’a également été par Johnny, Richard Anthony et Dalida, et que Frank Alamo et Johnny Hallyday ont chanté chacun dans le même temps et avec le même succès leur version de « Da dou ron ron », que Sylvie a repris dix ans plus tard.

N’oublions pas enfin que Sylvie et Johnny ont partagé « Comme l’été dernier » et « Madison twist ». Dans ce dernier morceau, on entendait Sylvie dire « ...oui allons-y Johnny... », tandis que Johnny lui criait « ...et Sylvie, n’oublie pas !... ».

Certes, notre fierté voudrait que seuls les originaux français vaillent le coup. Mais il vaut mieux une bonne adaptation qu’une mauvaise rengaine, aussi française fût-elle.